samedi 22 janvier 2011

Sylvie et Pierre

Chez Sylvie et Pierre, Sainte-Élisabeth, Lanaudière, Québec, 2006
Janvier 2006, c'était l'hiver, le soleil brillait. Quand Denis et moi sommes descendus de l'autobus près de l'église de Joliette, Pierre nous attendait dans sa voiture. Ne nous ayant jamais vus auparavant, il nous a reconnus à notre air d'étranger de la grande ville et il est venu à notre rencontre, sourire aux lèvres, la main tendue. Déjà, nous n'étions plus des étrangers.

Arrivés à la maison, Sylvie nous a accueillis avec le même sourire, la même main tendue, aussi chaleureuse que celle de Pierre, une accolade en prime. Sylvie avait cuisiné avant notre arrivée et ça sentait le bonheur, un gâteau, je crois. Nous avons un peu parlé de Patrick, notre point de contact, de sa conjointe, de leurs enfants.

Sylvie et Pierre nous ont parlé avec passion de leur expérience sur le Chemin de Compostelle. Je crois que nous avons été convaincus avant même qu'ils nous parlent réellement de leur périple, des aspects psychologiques, de la préparation physique, du matériel, de mille et une autres choses. Ils nous ont surtout fait comprendre que le Chemin était personnel à chacun. « N'ayez crainte, nous ont-ils dit, votre réflexion semble déjà bien mûrie, profitez de chaque instant. »

Ils ont sorti tout le matériel qu’ils avaient utilisé, les sacs à dos, les chaussures et les bâtons de marche, les sacs de couchage, les vêtements, les trousses de premiers soins, etc. Leur plus précieux conseil a été de partir avec un sac à dos aussi léger que possible.

Sylvie et Pierre ont eu la sagesse de nous faire comprendre que le Chemin de l'un ne serait jamais le Chemin de l'autre. Ce Chemin est mythique, et sa magie se dévoile différemment à chaque pèlerin. Avant toute chose, c'est la passion de Sylvie et de Pierre qui nous a touchés, qui nous a convaincus.

Sylvie avait préparé un repas digne des Rois Mages, et nous n'avions apporté ni or ni myrrhe ni encens, pas même une bouteille de vin. Puis ils nous ont fait faire le tour de leur demeure ancestrale de Sainte-Élisabeth, une magnifique maison remplie de souvenirs et habitée de leur passion pour l’histoire. À ce jour, Pierre a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages sur le sujet, dont « Le patrimoine bâti de Sainte-Élisabeth, ou, Les belles maisons bayollaises ».

Avant que Pierre ne vienne nous conduire à Joliette pour le retour en autobus vers Montréal, Sylvie nous a offert quelques pots de confiture et de marinades maison.

C’était l’hiver, une pluie verglaçante nous fouettait le visage. Sylvie a recommandé à Pierre d’être prudent sur la route, puis elle nous a fait l’accolade avant de nous regarder partir. Elle semblait avoir dans le regard une bienveillance peu commune, l’attention d’une marraine, comme une envie de repartir avec nous pour nous guider. Sylvie et Pierre ont habité nos pensées tout au long de notre périple.

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