lundi 17 janvier 2011

Pieds nus sur le Chemin du Roy

Calvaire à Batiscan, Québec
(photo : André Lebeau, 5 juillet 2005)
Au retour de notre marche de six jours sur le Chemin du Roy, entre Trois-Rivières et Québec, Denis a écrit ce très beau texte qui résume merveilleusement bien notre état d'âme. S'il devait écrire un résumé de notre périple sur le Chemin de Compostelle, ce serait, à mon avis, très semblable. Les lieux changeraient, mais l'essence serait la même.

« Pieds nus sur le Chemin du Roy, nous marchons d’un pas lent dans l’allégresse d’un été enchanteur, Trois-Rivières, Champlain, Batiscan, pèlerins sans bourdon, seuls, sac au dos, sous un soleil de plomb, longeant le fleuve et la plaine verdoyante s’étendant à l’infini, guettant le clocher d’une église, la halte promise

Sainte-Anne-de-la-Pérade, les granges abandonnées, la fatigue, les pieds meurtris, le vent soulevant la poussière des chemins, nos lèvres sèches, le goût de l’eau, providentielle.

Grondines, au gré des rencontres, les confidences d’une vieille dame, les mots d’encouragement des villageois se berçant dans le jardin fleuri de leur vieille maison aux couleurs vives et chatoyantes, l’odeur du foin fraîchement fauché, les vaches saluant notre passage, les chiens qui aboient.

Deschambault, les croix de chemin vermoulues, les papillons morts de soif, le cri des carouges dans le bleu du ciel, le nid d’un couple de pigeons sur la croix d’un Calvaire vétuste.

Portneuf, Cap-Santé, Les Écureuils, Neuville, les gîtes du passant, les hôtes accueillants, la paix du soir, le sommeil profond, réparateur.

Saint-Augustin, la route à finir, l’approche du but.

Québec, la fin du périple, le repos mérité, la joie, l’allégresse, tous ces pas, ces souvenirs, incrustés sous nos pieds nus. »

Denis Payette
juillet 2005



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